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Le patrimoine de Chessy

Le jardin des sculptures de la Dhuys

C’est à partir de pierres de l’ancien pont aqueduc de la Dhuys bombardé en 1939, aujourd’hui remplacé par une passerelle, que le sculpteur Jacques Servières a réalisé de monumentales sculptures. Depuis la fin du 19e siècle, l’aqueduc alimentait Ménilmontant en eau potable et fut détruit lors de la seconde guerre mondiale. Il laisse place aujourd’hui à des chemins de randonnées et des pistes cyclables jusqu’aux portes de la capitale.
Ce musée à ciel ouvert en bord de Marne présente un bestiaire imaginaire constitué de totems, de déesses, de personnages et d’animaux fantastiques.

 

Le château, le pigeonnier

Le château de Chessy, aujourd’hui siège de Val d’Europe Agglomération, a été construit dans les premières années du 16e siècle pour Jean de Fourcy, Seigneur de Chessy et de Pommeuse. Connaisseur en architecture de par sa charge d'intendant puis de surintendant des bâtiments du Roi Henry IV, Jean de Fourcy fait élever un château à la mode de la première moitié du XVIIe siècle : en brique et pierre, et couvert d'ardoise. Il fait décorer l'intérieur du château par l'un des plus grands peintres français du XVIIe siècle : Simon Vouet, sur le thème des amours malheureuses de Renaud et Armide. À côté du château sont installés les communs, qui accueillent les parties réservées aux travaux agricoles ainsi que les écuries. Le château et les communs sont construits sur deux terre-pleins indépendants et entourés de fossés en eau.

Le domaine de Chessy reste aux mains des descendants de Jean de Fourcy jusqu'en 1768, date à laquelle Joseph Micault d'Harvelay, garde du Trésor Royal achète la seigneurie de Chessy. Micault fait transformer le château au goût du jour, c'est à dire à l'Antique. Il réunit le château et les communs sur un terre-plein unique, mais conserve quand même les fossés en eau et la pièce d'eau. Les parties agricoles sont éloignées du château, et donnent vraisemblablement lieu à la construction de la Ferme du Château. Micault d'Harvelay transforme également le jardin régulier à la Française en un parc anglais, et fait importer des arbres exotiques. Ses héritiers, la famille La Borde de Méréville, qui deviennent Seigneurs de Chessy à sa mort en 1785, font perdurer cette passion. Jean Joseph de La Borde, dernier Seigneur de Chessy, est déclaré émigré. Il est décapité en 1794. Le château est détruit entre 1799 et 1815, date à laquelle le domaine de Chessy est vendu en 2 parties : l'une aux frères Chabanneaux, et l'autre à Monsieur Bénard de Lagny-sur-Marne.

Actuellement, seuls subsistent les communs. La façade nord de l'aile nord est à l'heure actuelle conservée en l'état, et représente, avec le pigeonnier du 17e siècle, l'un des éléments majeurs du Val d'Europe. L'aile nord a totalement été remaniée en 1932 pour donner l'édifice tout à fait étonnant que nous connaissons actuellement.

 

La glacière

En vous promenant dans le parc du Bicheret, vous avez sûrement remarqué cette butte boisée située sur le versant sud du plan d’eau. Ce relief conique, inhabituel dans le paysage de notre plateau briard, est bien dû à la main de l’homme : c’est la glacière de l’ancien château de Chessy. C’est d’ailleurs tout ce qu’il en reste avec le pigeonnier et les communs.

À cette époque (17e siècle), il n’y a pas encore de réfrigérateurs ! On ne saura fabriquer la glace qu’après le milieu du 19e et les premiers appareils domestiques n’apparaîtront que dans les années 1920. Mais, dans nos régions où les étangs et les rus gèlent en hiver, de grandes quantités de glace naturelle sont disponibles. Depuis toujours, on l’apprécie pour rafraîchir les boissons, on lui prête des vertus médicinales et on s’en sert pour fabriquer des crèmes glacées et des sorbets (17e siècle) qui font le ravissement des convives. On notera qu’à cette époque, la glace ne servait pas encore à la conservation des aliments qu’on salait ou fumait à cet effet.

Pour conserver la glace naturelle jusqu’à l’automne, on la stockait en grande quantité, à l’abri du soleil et de l’humidité, dans des glacières aménagées à proximité du château. Elles étaient habituellement creusées dans le sol. Celle de Chessy est construite au-dessus du sol et recouverte d’une butte artificielle : c’est aujourd’hui la seule connue de ce type.

La butte de terre de 80 m de diamètre à la base assure l’isolation thermique, confortée par l’ombre des arbres plantés dessus. La cuve cylindrique et sa coupole (voir croquis) sont maçonnées en meulières. Avec ses 5 m de haut et son diamètre de près de 6 m, c’est environ 100 tonnes de glace qui pouvaient y être entreposées. Pour éviter l’humidité, le fond de la cuve était recouvert d’un plancher à claire-voie et l’eau de fonte, lente mais inévitable, était évacuée vers le lit du Bicheret. C’est, bien sûr, côté nord que l’ouverture est aménagée près du sommet, protégée par un couloir maçonné et fermée par deux portes. Elle était accessible aux chariots par un chemin en colimaçon. Il n’y avait plus qu’à se servir !

Pour sauvegarder cet élément du patrimoine historique de la commune, des travaux de réhabilitation et de sécurisation sont prévus. Il sera ainsi possible, au cours de sa promenade, d’admirer le savoir faire pratique de nos aïeux, à une époque où les « Kelvinator » (1918) et les « Frigidaire » (1919) ne fournissaient pas encore les glaçons à demeure…

 

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